-Madame de Rose ! annonça la majordome.
-Mademoiselle, corrigea Lucy.

La majordome s'excusa et s'écarta pour laisser passer Lucy dans la salle de bal. Celle-ci eut un petit sourire en découvrant les lieux, le faste et le luxe. Elle n'était pas dupe, et savait toutes les intrigues qui se jouaient et se déjouaient sous ce vernis de convenances et d'éducation.
Mais elle ne pouvait s'empêcher d'être émerveillée, comme à chaque fois qu'elle était conviée à un bal. Jamais autant que pendant les bals les femmes de la haute société du château ne rivalisaient d'originalité ... et de provocation... pour préparer leurs tenues.
Il y avait des robes et tous les styles et de toutes les couleurs, quelques saintes nitouches bien couvertes certes, mais d'autres qui allaient seins nus, d'autres qui portaient des habits si transparents qu'ils ne cachaient rien... Lucy sentit cette douce chaleur familière s'installer dans son ventre.
Pourtant elle aurait été bien en peine de se satisfaire, toute coincée qu'elle était dans sa longue robe noire en latex qui allait de ses chevilles jusqu'à sa gorge. La robe était loin d'être sage néanmoins, car elle moulait parfaitement chaque forme de la jeune femme, si étroitement qu'on pouvait deviner la forme de ses tétons et qu'elle avait devait marcher à tous petits pas. Et puis il y avait le laçage dans le dos de la robe qui remontait des pieds à la tête et laissait deviner les fesses de la jeune femme entre les fils entrecroisés qui retenaient l'habit fermé.
Lucy se joignit à la joyeuse cohue qu'était cette fête. Aujourd'hui elle n'était là que pour s'amuser, la baronne Diana de Valaire était une amie de sa famille, et aucune raison officielle n'avait poussé la jeune capitaine à accepter l'invitation.
Elle salua quelques connaissances qu'elle avait, reçut des compliments sur sa tenue et en fit quelques uns aussi ; une des convives déjà un peu éméchée l'embrassa même à pleine bouche ; Lucy rougit un peu mais se laissa faire. L'inconnue l'emmena ensuite danser, ce qui s'avéra compliqué autant à cause de la robe et des talons hauts de la jeune femme que des mains baladeuses de sa cavalière qui la déconcentraient.
Quand Lucy réussit à échapper à l'importune, elle était toute rouge et émoustillée, et pensa un instant aller prendre l'air, puis resta finalement danser, en changeant de partenaire à chaque air. Malgré ses pieds qui la torturaient, Lucy adorait danser.
Elle finit cependant par abandonner un peu plus tard, et se dirigea vers le buffet. Elle avait besoin de se reposer un peu, alors elle prit une coupe de champagne que lui tendait une servante et chercha des yeux quelqu'un qu'elle connaissait avec qui parler.
Son regard cependant n'eut pas le temps de rencontrer un visage connu ; il resta accroché sur une jeune femme qu'elle n'avait jamais rencontrée.
Mais qui avait pour elle d'être la plus jolie fille présente à cette soirée.
Et en plus, elle avait l'air d'avoir à peu près son âge. Elle au moins de la prendrait pas de haut !

-Bonjour, mademoiselle, fit la jeune garde royale pour engager la conversation.

Elle se pencha en avant, fit un baisemain à la jeune femme, et dévoila au passage sans vraiment y penser l'échancrure qui courait le long de son dos et de ses fesses.

-Je suis Lucy de Rose, enchantée ! se présenta-t-elle. Je sais qu'on ne se connait pas, mais je n'ai pu m'empêcher de venir vers quelqu'un d'aussi joli que vous ! continua-t-elle. Puis-je vous demander qui vous êtes ?

Lucy était absorbée par la beauté de la jeune femme, par ses formes délicieuses, et son regard émeraude pailleté d'or.

Bien entendu que Nagesh avait été invitée au bal de la baronne de Valaire, une vulgaire baronne qui cherchait à obtenir les grâces d'une comtesse, les joies simples de la coure. Mais après tout, cela faisait un moment maintenant que Nagesh n'était pas revenue dans la capitale et un bal pouvait être l'occasion de s'amuser.



Ces fêtes étant connues pour être des lieux de débauches, Nagesh opta pour une tenue qui la mettait en valeur, même si finalement cela ne la changeait pas vraiment de son habitude. Malgré tout, du fait qu'elle revenait en ville et qu'elle était presque inconnue, elle préféra cette fois une robe un peu sage. C'est partie sur ce compromis qu'elle choisit sa robe. Pour sa coiffure, comme à son habitude, elle laissa ses cheveux le long de son dos, seule chose qui cachait ses fesses, son dos entièrement nus.

La soirée était passablement ennuyante. Après avoir été introduite dans la pièce, le silence a été complet un instant, jusqu'à ce que les murmures reprennent. Pas assez noble ? Trop réservée ? Qu'importe leurs avis finalement, Nagesh n'a aucun conte à leur rendre. Au bout du compte, ils allaient de toute façon faire comme les autres et venir lui lécher les pieds pour avoir ses faveurs. Elle n'avait qu'à attendre... attendre et s'amuser.

La maitresse de maison ne tarda pas à s'approcher d'elle pour lui proposer une danse. Elle était l'une, si ce n'est l'invitée principale de la soirée après tout et la baronne se devait d'être la première à l'inviter, question de convenance. De plus cela lui donnait un moment pour être plus intimes et pouvoir lui faire les demandes qu'elle souhaitait.

Etonnement, ce ne fut pas vraiment le cas. Au lieu de lui faire de futiles demande que Nagesh allait approuver avant de ne pas y donner suite, la baronne semblait plus s'inquiéter du bien-être de la comtesse. Sachant qu'elle venait d'arriver en ville, elle lui raconta un peu ce qu'elle devait savoir. Elle lui parla des différentes comtesses et baronne. Lui parla également des différentes gardes armées. Il est vrai que, en arrivant de la campagne, Nagesh n'en savait finalement pas grand-chose de ce fonctionnement. Presque surprise, la baronne lui indiqua qu'une capitaine de la garde se trouvait dans la salle. Une jeune femme semblerait-il qui aimait grandement à s'amuser, qui savait se montrer capitaine dans certaines situations, mais qui trouvait facilement plus sa place dans la soumission que dans le commandement.... Du moins au lit.

Nagesh observa la demoiselle un instant. Elle était belle c'était vrai, dans sa tenue moulante qui ne cachait que la fin de ses fesses. C'est en se passant la langue sur les lèvres qu'elle indiqua à la baronne qu'elle était intéressée à la rencontrer, mais sans la brusquer, sans que cela semble officiel.

La baronne sourit, c’était entendu. Elle s’en alla discuter avec quelques une de ses connaissances. Le piège, sans en avoir l’aire, se refermait lentement. Nagesh s’en alla tranquillement vers le buffet, et observa la jeune garde royale. Durant ce temps, les partenaires s’enchainaient pour danser avec celle-ci. L’une lui caressant les fesses, la seconde l’embrassant dans le cou, toutes s’amusaient avec la demoiselle durant la danse, augmenter son appétit, et toutes, à un moment ou un autre, la faisait voir Nagesh, en parlant peu avant ou après, sans vraiment en avoir l’aire. Sans vraiment le vouloir, ce visage peu connu devint rapidement celui que la jeune garde avait le plus vu de la soirée. Il serait alors bien étonnant qu’elle ne finisse pas par venir la voir. Nagesh attendit donc, ses yeux rivés sur la jolie demoiselle, et son attente ne fut pas veine… comme d’habitude.

Nagesh sentit un frisson la parcourir, et ne put cacher un sourire, un instant, lorsque la demoiselle lui fit un baise main, et qu’elle put contempler l’échancrure des fesses de celle-ci. Longtemps elle l’avait imaginée, mais elle n’avait pas encore pu la voir. Son sourire malgré tout, elle le cacha rapidement. Cette jeune femme allait être sienne… mais avant elle allait s’amuser un peu.

- Bonjour Mademoiselle… enchantée … je viens de revenir en ville… et je dois dire être un peu perdue parmi toutes ces dames…

Son entrainement n’était pas veine, et des année à apprendre comment se comporter et comment manipuler lui permit de rougir de manière presque spontanée au compliment. Belle, elle espérait bien qu’elle était belle… mais bon, autant la flatter un peu, et lui faire croire que le compliment l’avait touchée. Nagesh réussit même à glousser un instant de plaisir.

- Oh… un tel compliment d’une femme aussi séduisante que vous… vous devez le dire à de bien nombreuses femmes… ce n’est pas bien de me flatter ainsi…

Nagesh constatait, tout en parlant, que la jeune femme n’avait pas entendu l’annonce de son entrée. Piquée dans son orgueil, elle n’exprima malgré rien. Après tout, elle pourrait bien le lui faire payer par la suite. Pour le moment, elle voulait juste passer pour une faible femme que la belle garde allait pouvoir manipuler à sa guise… plus dur sera la chute.

- Moi ? Oh, vous me faites grand honneur à vous intéresser à moi. Je suis Nagesh Desh'Nalarn et comme je vous l’ai dit, je viens de revenir en ville. Il faut dire que du coup… je suis un peu perdue, et suis bien peu au courant de tous les us et coutumes de ce lieux… est-ce que vous auriez l’extrême bonté de m’aider à m’y retrouver ? Par exemple… j’ai cru comprendre que la Baronne de Valaire était l’organisatrice de cette charmante soirée… mais je n’ai pas l’honneur de la connaitre…. Pourriez-vous m’introduire auprès d’elle ? je vous en serait infiniment reconnaissante.

Il ne restait plus qu’à voir si la baronne allait être bonne comédienne… et si la jeune demoiselle allait se laisser prendre. Avec un peu de chance elle allait même se laisser à croire que Nagesh était aisée à manipuler…

-Bonjour Mademoiselle… enchantée … je viens de revenir en ville… et je dois dire être un peu perdue parmi toutes ces dames…

Lucy sourit à la ravissante jeune femme aux yeux mordorés. Elle savait ce que ce devait être, pour avoir elle-même vécu la même chose quand elle était arrivée au sein de la garde royale, et éprouvait de la compassion pour la jolie inconnue qui semblait un peu déboussolée.
L’inconnue aux cheveux violets rougit légèrement devant le compliment de Lucy. Celle-ci eut un petit sourire, amusée de l’effet que ses mots avaient sur la noble. La chaleur qui avait grandi dans le ventre de la capitaine, au cours des quelques danses auxquelles elle avait participé, était loin de s’éteindre, et la belle inconnue sur laquelle elle avait jeté son dévolu semblait assez seule et perdue pour qu’elle n’ait pas trop de difficultés à l’emmener dans son lit. Elle était probablement une noble mineure qui tentait de s’intégrer à l’aristocratie du château.

-Oh... un tel compliment d’une femme aussi séduisante que vous, fit la noble, vous devez le dire à de bien nombreuses femmes... Ce n’est pas bien de me flatter ainsi...
-C’est ce que vous croyez ! rétorqua Lucy en riant. Mais détrompez-vous, je le pense sincèrement !

Ce n’était pas faux, même si c’était effectivement un compliment qu’elle faisait à beaucoup de femmes. Ceci dit, c’était souvent moins sincère que ça ne l’était en ce moment, et la jeune capitaine avait toutes les peines du monde à regarder son interlocutrice en face, et à ne pas laisser son regard errer plus bas, ce qui aurait certainement été très indécent... aussi plaisant que ce soit...

-Vous êtes certainement la plus jolie convive de cette soirée, dit Lucy avec un petit clin d’œil. Vous pouvez me croire sur parole, je connais quasiment chacune des invitées qui sont là.

Elle voulait surtout mettre la belle inconnue en confiance, et l’emmener à s’attacher à elle, comme ça elle pourrait sans doute un peu plus tard lui proposer de s’éloigner de la foule pour pouvoir parler tranquillement... Lucy n’avait aucun scrupule à manipuler les nobliaux de rang inférieur, comme elle n’avait aucun scrupule à se servir d’une esclave, et généralement ces femmes étaient assez aisées à contrôler.
Quelques compliments, et leur montrer qu’on avait des relations d’importance, et le tour était joué ! Lucy s’en amusait d’avance, elle brûlait d’impatience de réussir son coup et emmener la femme aux cheveux violets à se donner...
D’ailleurs, celle-ci semblait même décidée à lui faciliter la tâche en lui proposant de lui servir de guide. Lucy accepta de bon cœur :

-Ce sera avec plaisir, mais à une seule condition : je veux qu’après vous m’accordiez une danse ! C’est d’accord ?

Elle profiterait de l’entrevue avec la baronne pour impressionner Nagesh, et ensuite de la danse pour commencer d’exciter sa compagne. Il était étonnant que celle-ci n’ait pas annoncé son titre en même temps que son nom, mais Lucy attribua ce manquement à l’étiquette à l’inexpérience qu’avait la jeune femme de la vie à la cour.

-Venez, je vais vous présenter à la baronne, fit Lucy en glissant sa main gantée de noir dans celle de la noble. Suivez-moi !

Et elle se glissa d’un pas dansant, malgré l’étroitesse de sa robe dont elle pouvait sentir le frottement sur chaque parcelle de sa peau, parmi les invitées qui discutaient, se faufilant jusqu’à Diana de Valaire, dans une ravissante robe rouge sang. Celle-ci se tourna vers Lucy quand elle arriva :

-Ah, lady de Rose, la plus jeune des capitaines de nos gardes royales ! C’est toujours un plaisir, et voici...
-Lady Nagesh Desh’Nalarn, compléta Lucy, s’attendant à ce que l’hôtesse ne se souvienne pas du nom de sa compagne. Elle n’est que récemment arrivée au château, et souhaitait que je vous présente.

Lucy fit une petite révérence devant la maîtresse des lieux.

Elle ne marchait pas, elle courait. La prenant visiblement pour une jeune courtisane tentant de se faire bien voir dans la haute société, la jeune capitaine lui assura connaitre tout le monde ici. Voilà qui était une bonne chose, car même si ses parents lui ont laissé des informations compromettantes sur la majorité des personnes de la cours, il n’est pas toujours facile de mettre une tête sur un texte… du moins au sens figuré.

La jeune femme la fixait un peu trop, sans doute qu’elle ne voulait pas se montrer grossière, mais c’est ce qu’elle faisait pourtant. Son statut aurait plus été de lui regarder les pieds que de la regarder dans les yeux. ça aussi, elle allait le lui faire payer par la suite, quand le bon moment serait venu, mais pas tout de suite, d’abord on joue au chat et à la sourit. Quoi qu’il en soit, Nagesh s’arrangea pour devoir se retourner un instant, prétextant prendre deux coupes sur le buffet. Elle se retourna, et se pencha légèrement en avant, ses cheveux glissant alors de part et d’autre de son corps, dévoilant ses fesses nues sous le regard de la belle capitaine. Elle se retourna ensuite pour lui faire face à nouveau, lui présentant une coupe d’un alcool fort de la ville.

- Vous accordez une danse ? Je… je veux dire, se serait m’accorder une bien grande importance. Mais si cela peut vous faire me guider dans cette foule… je veux bien essayer. Promettez moi juste de ne pas vous moquer… je ne sais pas vraiment danser.

Il est vrais que, même si son éducation à compris un grand nombre d’heure de danse, elle a de loin préféré coucher avec la professeur, que de s’essayer à danser, si bien qu’elle ne sait toujours pas vraiment aligner deux pats de danse correctement… il vaudrait donc mieux que la jeune femme évite d’en rire. Bien que, cela pourrait être amusant aussi.

Tout en s’approchant de la Baronne, Nagesh restait légèrement en retrait de la capitaine. D’une part pour observer le magnifique fessier qui s’affairait à marcher, d’autre part pour paraitre un peu plus docile, mais surtout pour qu’elle ne puisse pas la dévisager quand elle fera comprendre à la Baronne qu’elle ferait mieux de continuer à jouer le jeu. Tout en marchant, nagesh observa les principales nobles, celles qui s’étaient déjà présentée à elle.

- Excusez-moi Lady de Rose… est-ce que cette dame est bien la Comtesse de Mangar ? J’ai cru comprendre qu’elle était vraiment détestable avec ces serf ? Est-ce que vous en savez quelque chose ?

Nagesh se souvenait en effet avoir lu que nombre des esclaves personnelle de la comtesse avaient plus ou moins disparu, et qu’il valait mieux éviter de creuser l’arrière court du domaine. Autant savoir de suite si il s’agissait d’une information secrète ou non, si elle pourrait la faire chanter par la suite ou non.

- En tout cas, elle a l’aire vraiment cruelle dans sa robe… est-ce que les fausses griffes qu’elle porte coupent vraiment ? Vous croyez qu’elle s’en sert lorsque… enfin vous savez ?

En plus de paraitre naïve, Nagesh essayait de paraitre pudique. Tâche bien difficile avec la coupe de la robe qu’elle portait, mais qui sait… peut être une des nobles la lui avait offerte pour la remercier ? Ou pour la mettre en valeur, comme une jolie pièce d’art ?

Après quelques pats, elle arrivèrent devant la petite baronne. Nagesh la regarda dans les yeux en arrivant, lui faisant bien comprendre qu’elle ne devait pas se tromper si elle voulait espérer une récompense pour son aide.

Bien que simple baronne, elle n’était pas sotte pour autant. Elle ne mis pas long à comprendre que Nagesh ne s’était pas présentée complétement à la capitaine et un regard de Nagesh finit de lui faire comprendre qu’elle devait jouer le jeu… jouer le jeu mais pas trop… c’était peut-être là le problème…

- Oui, Lady Desh’Nalarn oui… je me rappelle maintenant, une petite courtisane je crois ?

- Oui Madame… exactement… je vous suis infiniment reconnaissante pour votre invitation d’ailleurs…. Voir toutes ces dames… c’est un merveilleux spectacle…

- En effet, vous ne devez pas avoir vu cela bien souvent. Profitez bien maintenant, mais tachez de ne pas faire de bêtise, nous ne sommes aux portes du palais, ce n’est plus vraiment un salon de thé au bord de votre place du marché.

Bien qu’elle joue finalement assez bien son rôle, Nagesh appréciait moyennement de se faire traiter de la sorte. Pour un peu elle lui aurait donné du bâton. Mais une fois encore, la vue de la croupe de la jeune femme lui rendit le sourire, et c’est très poliment qu’elle fit la révérence à la Baronne, tout en la fusillant du regard. Chose qu’elle sembla avoir remarqué bien vite, car elle trouva le premier prétexte pour s’éclipser.

- Bien mesdames, ce fut un plaisir d’avoir passé ce moment avec vous, mais mon devoir d’hôte m’appelle, je crois avoir vu une Comtesse furieuse un peu plus loin, il faut absolument que j’aie voir de quoi il s’agit et que je m’excuse…

Bien que ce ne fut pas dit explicitement, et dans la mesure ou la seule autre comtesse au bal était la Comtesse de Mangar qui allait au mieux, son esclave fichée entre ses cuisses, Nagesh avait la certitude que la Baronne regrettait ses mots et s’en excusait. Après tout, elle l’aidait, elle allait donc éviter de lui en vouloir… pour le moment.

- Ainsi vous êtes capitaine de la garde ? Vous travaillez directement pour la reine ? J’ai cru comprendre que les différentes nobles avaient leurs gardes personnelles… vous êtes vous-même aux ordres de qui ?

Après tout, Nagesh ne perdait pas de vue son but premier, trouver une garde à son service, histoire de ne pas être renversée par la première venue. Même si finalement il y avait assez peu de risque.

- Dites-moi… qui y’a-t-il d’important à connaître ici ? Je ne voudrais pas les déranger ce soir… mais si je veux pouvoir gagner un peu d’importance et qui sais… devenir baronne un jour ? Promis, si vous m’aidez, je saurai vous dédommager. C’est que je n’ai pas prévu de rester courtisane toute la vie…

Lucy porta la coupe que lui avait tendue la jeune femme à ses lèvres et goûta l’alcool fort, aux effluves d’herbe et de menthe, qu’elle contenait. Elle avait les yeux encore plein de la croupe de Nagesh, de ses fesses nues sous la robe, et maintenant qu’elle était de nouveau en face de la jeune noble, elle avait du mal à la fixer dans les yeux, son regard inévitablement attiré par le décolleté de la jeune femme.

-Je... je... bien sûr ne vous inquiétez pas, répondit-elle quelque peu troublée, je vous guiderai si vous le voulez.

Entre l’alcool qu’elle dégustait et la vue qu’elle avait eu de la jeune femme, elle sentait la chaleur se répandre dans son corps et le rouge lui monter aux joues ; elles espéra que sa compagne ne se rendrait pas compte de son trouble. Lucy et Nagesh traversèrent la foule en discutant, Lucy présentait telle ou telle convive à sa jolie compagne.
Elle ne s’étonna pas que la noble prétendument arrivée de province reconnaisse la comtesse de Mangar ; après tout, cette dernière jouissait d’une certaine célébrité, justement à cause de sa cruauté.
Qui n’avait rien de factice, d’ailleurs, comme Lucy l’expliqua à Nagesh, elle avait eu l’occasion de côtoyer la comtesse déjà lors d’une chasse aux esclaves – la forêt était dangereuse et quelques gardes avaient accompagné le petit groupe – et avait pu se rendre compte que ce qu’on racontait sur elle avait de bonnes chances d’être vrai.
« Mais pour les griffes, ça m’étonnerait qu’elles soient aiguisées, ce serait inconvenant à une soirée mondaine, avait répondu Lucy, mais d’un ton pas très assuré. »
Les griffes de la comtesse avaient tout de même l’air plus que convaincantes...
Lucy fut un peu étonnée de la rudesse de Diana de Valaire envers sa nouvelle compagne, mais cette dernière ne sembla pas s’en formaliser. Ce n’était pas très étonnant ceci dit, en jeune courtisane sans expérience de la cour, elle devait être plutôt intimidée par toute la noblesse rassemblée ici. Diana les quitta bien rapidement, laissant les deux jeunes femmes seules.

-A vrai dire je ne fais partie de la garde personnelle de personne, encore, répondit Lucy dans un sourire. Je ne suis pas capitaine de la garde depuis très longtemps, et je ne connais pas encore assez bien la noblesse.

Bien qu’en dernier lieu elles répondent à la reine, il était de coutume pour les gardes royales de rejoindre, voire diriger, la garde personnelle de la haute noblesse, les comtesses les princesses ou la reine elle-même. Bien qu’elle ait eu l’occasion d’évoluer au milieu des aristocrates, Lucy n’avait encore ni suffisamment lié connaissance avec elles ni suffisamment fait ses preuves pour qu’on la demande comme garde personnelle. Elle se demandait avec amusement si Nagesh n’était pas entrain de penser à lui proposer de se mettre à son service, sans se rendre compte que son rang social ne lui permettait absolument pas de prétendre à un tel privilège.

-Me dédommager ? demanda la garde. Intéressant, et comment pensez-vous me dédommager, lady Nagesh ?

Lucy s’approcha de la courtisane et glissa à nouveau sa main dans la sienne. Elle posa sa main libre sur la hanche de Nagesh, se rapprochant d’elle au passage et la regardant dans les yeux.

-Peut-être en m’accordant la danse que vous m’avez promise tout à l’heure ?

Naturellement, elle pensait à bien autre chose qu’une simple danse pour être récompensée du temps qu’elle accordait à sa jolie cavalière. Ses envies devenaient de plus en plus pressantes, elle sentait son intimité qui s’humidifiait à l’idée de danser tout contre la belle courtisane.

-Je pourrais en profiter pour vous parler de tout ce beau monde réuni ici, toutes leurs petits mensonges et leurs petits secrets... leurs dépravations et leurs manigances... Je ferais de vous une vraie intrigante de la cour, qu’en dites-vous, lady Nagesh ? termina Lucy en faisant un clin d’œil à la courtisane.

La coupe avait fait son effet et Nagesh en était ravie. Maintenant au moins elle évitait de la regarder dans les yeux. Mais plus que le respect, Nagesh aimait être désirée, et à vrais dire, la demoiselle semblait vraiment la désirer. Nagesh en était ravie.

Nagesh ne répondit rien à la proposition de Lucy, elle ne fit qu’acquiescer. Après tout, elle préférait que cela se passe comme ça… au moins pour ça. Cela pourra mettre la jeune capitaine en confiance, et cela lui évitera de montrer qu’elle ne sait vraiment pas danser…

Le rouge monta aux joues de la belle garde quand elle l’accompagna dans la foule. Visiblement, elle ne savait qu’a moitié de quoi elle parlait. Inconvenant pour une comtesse ? Rien n’est inconvenant pour elles, si ce n’est de manquer de respect à la reine ou à sa famille. La coupure qui se dessinait sur la joue de l’esclave de Mangar, juste derrière la griffe de cette dernière, témoignait qu’effectivement, elles étaient aiguisée. Quoi qu’il en soit, il valait mieux ne pas trop s’approcher de celle-ci, qui risquait fort de la reconnaitre.

« En tout cas… elle est vraiment effrayante… j’aimerais autant ne pas m’en approcher si vous n’y voyez pas d’inconvénient…. »

Dit-elle sur un ton faussement tremblant. Après tout, si elle n’avait pas travaillé la danse, elle avait aiguisé l’art de fausser ses émotions. Histoire de paraitre plus vulnérable, elle approcha sa main de celle de la belle capitaine, afin de la lui prendre, de chercher un contact rassurant. Elle lâcha assez rapidement la dite main, comme si elle se rendait compte que cela pouvait être mal perçus et que c’était inconvenant. Après tout, une courtisane n’avait pas à toucher une personne de la haute société. A sa place elle l’aurait sans doute remise à sa place. Mais cela pouvait aussi passer pour un geste naïf d’une personne sans expérience… qui sait comment elle allait l’interpréter. Nagesh était curieuse, et sa curiosité était le plus grand danger à son exploration.

« Oh…. J’avais cru comprendre que les gardes étaient toutes à la reine… c’est vraiment compliqué de s’y retrouver je trouve… Vous n’avez jamais pensé à proposer vos services à la Baronne de Valaire ? Ou même à la Comtesse de Mangar ? Ce serait des postes intéressant non ? Comment fait-on pour entrer dans la garde ? Qu’est-ce que cela vous fait d’avoir tant de belles femmes sous vos ordres ? Vous n’en profitez jamais ? »

Tant de question, si peu de réponse… que c’était amusant, enivrante même d’être naïve un instant, de ne pas avoir à réfléchir à ce qu’elle devait dire, et de faire semblant de s’intéresser à une autre…. Semblant ? elle n’en était plus certaine. Il est vrais qu’à force, elle aimait bien entendre la jeune femme parler d’elle, et de savoir à qui elle avait à faire.

« Vous dédommager ? Je ne sais pas encore… j’aurai sans doute quelques richesses non ? Ou quelques terres que je pourrai vous céder ? Vous n’avez jamais été intéressée par une quelconque richesse ? Un bijoux pour vous mettre encore plus en valeur ? Après tout… tout le monde à un rêve non ? »

Elle s’approcha d’elle un instant, pris sa main à nouveau et posa l’autre sur la hanche de Nagesh. A nouveau elle la regarda dans les yeux. Il faudra qu’elle aprenne à ne plus le faire, mais pour le moment… les conventions voudrait que ce soit elle, la comtesse de Nalarn, une des femmes les plus puissante du pays… qui baisse les yeux devant cette simple capitaine… devant cette jolie capitaine. Si elle voulait que le jeu puisse continuer, il fallait qu’elle le fasse… et c’est sans trop de difficulté qu’elle le fit. Au moins, le paysage était plaisant, et elle pouvait deviner chaque forme du corps de la jeune femme, corps qu’elle rêvait déjà de dévorer. Mais une chose à la fois.

Une chose était certaine, elle n’avait pas envie de danser, elle détestait danser, et elle détestait par-dessus tout que les gens puissent voir qu’elle ne savait que peu danser. Mais elle se sentait bien avec la jeune capitaine… presque en sécurité, et c’est sans s’en rendre compte qu’elle se surpris à conter les temps, à marcher en rythme, à se frotter contre la belle garde, sa cuisse glissant doucement entre les siennes dans une langoureuse lenteur.

« Vous êtes enivrante vous savez… contre vous, j’ai l’impression de ne plus être moi-même… comme si il me poussait des rêves de grandeurs… j’ai hâte de vous entendre »

Tout en dansant, elle releva malgré tout la tête. La rêverie ne fut que de courte durée, et son instinct repris vite le dessus. Elle regarda chacune des femmes qui se trouvaient dans la salle, essayant de se souvenir à quelle gravure elle correspondait, à quel texte elle faisait référence, et de croiser ces informations avec ce que la belle Lucy lui racontait. L’exercice n’était pas facile… et elle ne parvenait plus à se concentrer sur la danse. Si les premiers instant de danse étaient plutôt réussi… ce fut rapidement plus chaotique, ses pats ne suivant plus forcément le rythme, et elle finit même par marcher légèrement sur le pieds de sa compagne d’un instant…

-Oh, les gardes ne sont pas vraiment toutes à la reine, répondit Lucy. Enfin, en dernier lieu si, les ordres de la reine sont censés prévaloir. Mais en pratique...

Lucy se lança dans des explications sur le fonctionnement de la cour, les luttes de pouvoir, les oppositions. Même si la reine était l’autorité suprême, elles étaient nombreuses les nobles qui essayaient de glaner le plus de pouvoir possible sans se faire remarquer, et souvent les officiers de la garde royale commandaient également les gardes des comtesses... même si les plus importantes de ces femmes restaient généralement au service direct des princesses et de la reine... à moins que ce ne soit celles au service direct des dirigeantes qui deviennent les plus importantes ?
Tout à ses explications enflammées, pressée qu’elle était d’expliquer à sa nouvelle amie les rouages de la vie au château, Lucy ne se formalisa pas que la courtisane lui attrape la main, elle la lui reprit même d’elle-même sans plus y penser au gré de son discours.
Bien qu’elle apprécie la jeune femme, Lucy voulait surtout la manipuler légèrement pour l’emmener à s’offrir à elle, et elle savait que le mieux pour cela était de passer pour une amie, de simuler la proximité, et elle le faisait sans y penser même si cela allait à l’encontre des convenances.
Lucy lui raconta aussi la vie d’une garde royale, elle lui avoua avoir reçu un coup de pouce de sa famille pour rejoindre la garde, mais elle ne s’étendit pas sur ses talents qui lui avaient permis de devenir si vite capitaine de la garde royale. Elle lui avoua aussi, en rougissant un peu, et en détournant le regard – ce qui lui donnait une bonne excuse pour le plonger avec envie dans la poitrine de la courtisane – que c’était plus souvent ses soldates qui profitaient d’elle que l’inverse !

-Mais madame de Valaire n’est qu’une baronne, justement, je n’ai pas grand intérêt à lui proposer mes services, et de Mangar...

Lucy eut un petit rire en jetant un regard en coin à la comtesse.

-Elle elle me fait un peu peur, pour tout vous dire !

Elle n’avait jamais osé trop s’approcher de la comtesse, pas plus que son travail ne le lui avait demandé en tout cas. Même si elle savait qu’elle pourrait botter les fesses de la cruelle comtesse une main attachée dans le dos, le simple fait d’y penser l’angoissait quelque peu.
Lucy réussit finalement à faire danser sa partenaire. Après tout, riche, elle l’était déjà, et si elle désirait quelque chose elle pouvait se l’offrir, ou bien manipuler les gens pour l’obtenir... et là tout ce qu’elle voulait, dans l’instant présent, c’était cette femme, Nagesh Desh’nalarn, et son corps que la robe peinait à cacher.

-Vous êtes enivrante vous savez… fit la courtisane. Contre vous, j’ai l’impression de ne plus être moi-même… comme si il me poussait des rêves de grandeurs… j’ai hâte de vous entendre.

La garde royale rit doucement à ces mots. Elle aurait pu retourner le compliment à Nagesh : elle aussi se sentait enivrée par la sulfureuse jeune femme. Les deux belles dansaient collées l’une à l’autre. Lucy ne put résister à l’envie de laisser doucement descendre sa main de la hanche vers les fesses de sa cavalière, se glissant sous la chevelure violette de la jeune femme.

-Je vous l’ai promis après tout, répondit Lucy, penchée pour parler à l’oreille de sa cavalière. Par exemple, vous voyez cette femme juste à côté de nous, avec son ravissant bustier en velours et sa longue jupe en voiles transparents ? C’est la baronne Lyana.

La cuisse de la belle Nagesh essayait de se glisser entre celles de Lucy, appuyant langoureusement contre son aine. Une douce chaleur croissait dans le bas-ventre de celle-ci. Elle continua tout de même, toujours à voix basse pour ne pas que la baronne ne les entende.

-On la voit toujours au bras d’une ravissante cavalière, mais il est de notoriété publique que ce ne sont que ses esclaves... elle est quasiment ruinée, mais elle n’assume pas et essaie encore de se faire passer pour une dame du grande monde ! Ne vous approchez pas trop d’elle, elle n’hésiterait pas à se servir de vous !

Le corset et la jupe étaient élégants et luxueux, mais Lucy se rappelait avoir déjà vu la baronne les porter, à quelques précédentes réunions mondaines. Un signe indiscutable de ses difficultés financières.
Lucy poussa un petit cri de surprise quand sa cavalière lui marcha la première fois sur les pieds. Elle avait bien senti que la jeune femme avait du mal à garder le rythme, mais ne s’y attendait tout de même pas. Elle baissa les yeux pour suivre les mouvements de sa cavalière, mais leur proximité faisait qu’elle ne voyait que leur poitrines, collées l’une à l’autre, la sienne si bien gainée par le latex qu’on pouvait ses tétons pointer et tendre le tissu, et celle de Nagesh mise en valeur par un grand décolleté. Elle se colla encore un peu plus à la jeune femme, elles étaient maintenant si proches qu’on aurait dit un couple.

-Suivez le mouvement de mes pieds, lady Nagesh, vous vous débrouillez très bien ! dit-elle d’un ton gentiment moqueur, en ralentissant la vitesse à laquelle elle-même bougeait. Tenez regardez, vous voyez cette femme avec la robe rouge qui ressemble à un ruban, là-bas ?

De la main droite – la gauche était occupée à caresser distraitement le fessier de la courtisane – elle désigna une jeune femme aux cheveux d’un rouge vif pas très naturel, habillée d’un simple assemblage de bandes de la même couleur, une couvrait sa poitrine, l’autre son sexe, et la dernière courait le long de son échine pour relier les deux premières et s’enroulait autour de son coup.
Elle avait une flûte en cristal à la main et parlait avec plusieurs autres femmes.

-C’est une courtisane, une jeune parvenue, Lou O’Leen, s’appelle-t-elle... les gardes royales la surveillent de très près, parce qu’on se pose beaucoup de questions sur comment elle a obtenu sa fortune. Comme si elle avait une bonne étoile un peu trop zélée. Quant à elle là-bas...

Lucy continuait son tour de vue de la faune politique du palais, tout en dansant avec Nagesh, sans se rendre compte que l’exercice n’était pas du goût de cette dernière, trop occupée à savourer son corps chaud tout contre le sien. Elle finit cependant par arrêter de danser, gardant malgré tout une main dans celle de Nagesh et l’autre innocemment remmenée sur sa hanche.

-Pfiou, tout ça m’a donné chaud, dit-elle, le rose aux joues. J’espère avoir satisfait votre curiosité ! Voulez-vous marcher un peu avec moi ? Le temps de m’aérer, loin de cette foule.

Nagesh écoutait attentivement la jeune femme quand celle-ci lui expliqua les rouages de la cour. Des fois que quelque chose ait changé depuis tout ce temps. Mais il semblerait que non, les intrigues sont toujours les mêmes à la cours. La partie la plus intéressante était sans doute quand elle parla de ses soldate. Visiblement cela la gênait et elle baissait la tête. Nagesh en profita pour passer un bras sous sa poitrine, la remontant et la plaçant un peu mieux sous le regard de la jeune garde royale.

« Profiter de vous ? Comment ce fait-ce ? N’avez-vous pas tout pouvoir sur eux ? »

Elle était consciente qu’une simple courtisane ne pouvait pas poser ce genre de question, mais elle ne put s’en empêcher. Après tout, elle avait un but, et elle était trop curieuse. De plus les détails croustillants avaient pour habitude de la mettre dans tous ses états. La Comtesse de Malgar se faisait dévorer le minou depuis quelques heures… et il lui déplaisait au plus haut point de ne pouvoir en faire autant… Vivement qu’elle puisse profiter de la jolie demoiselle.

La soirée continua jusqu’à la danse. Même si elle se savait piètre danseuse, elle n’aimait pas que l’on le lui rappelle, et encore moins avec un ton moqueur de la sorte. Mais qu’importe, elle voulait bien passer sur l’affront. Elle aurait, après tout, tout loisir de se venger par la suite, et elle allait en profiter. Sa main passa doucement sur la hanche de sa partenaire, pour glisser finalement dans le laçage de son dos, glissant sur ses fesses, les massant légèrement durant la danse.

Tout en écoutant les explications de sa belle amie, Nagesh tenta de se remémorer les informations du carnet au niveau des diverses personnes présentées. Si elle-même n’avait pas pris la peine d’y annoter quoi que ce soit, ses serviteurs le faisaient pour elle, et sa fortune servait, entre autre, à payer un certain nombre d’espion dans les rangs de diverses nobles, histoire de toujours être au courant de tout. Elle était ravie de voir que la garde avait un certain nombre de connaissance… mais ne savait pas tout.

« Oh…. Je crois la reconnaitre… oui, Lou O’Leen, elle doit venir du même quartier que moi si je ne m’abuse… à l’époque déjà elle savait très bien se vendre. Mais elle ne s’appelait pas comme ça… Jeannette Tem…. Une prostituée si je ne m’abuse. Elle se vantait à l’époque d’avoir des preuves compromettante contre quelques baronnes… si cela vous intéresse je pourrai vous dire où elle disait les cacher ? »

Dit Nagesh avec un sourire presque niais. Elle savait de source sure qu’elle gardait le tout dans un vieux puits des pas quartier, bien qu’elle ait depuis longtemps remplacer les vrais pièces par des faux… histoire de pouvoir en profiter le jour venus. Des armoiries… des journaux intimes… des textes dont l’authenticité ne pouvait être mise en cause… ce serait mal vu venant de chez une prostituée…. Et il serait mal venu que cette prostituée continue de grimper les échelon sans rien lui devoir… c’est ça de refuser une protection…

La soirée continue ainsi, profitant de la jeune capitaine pour glisser quelques informations contre ses ennemies, semblant très étonnée de tous leurs secrets et de tant d’intrigues, mettant un visage sur chaque pages du grand livre. D’un autre côté, sa main caressant avec une certaine tendresse la fesse e la jolie officiée, profitant de sa douce peau. Sa cuisse continuant son manège de temps en temps, frottant comme par erreur l’aine de sa partenaire. Sa poitrine était magnifique.

La danse dura un temps… trop court… Nagesh devait se rendre à l’évidence, elle aimait se trouver contre la jeune femme. Une main resta dans celle de l’officiée, l’autre sur sa fesse, elle la retira malgré tout peu après, glissant doucement sur sa hanche, lui souriant,les yeux plongé dans les siens.

« Oui… entièrement… vous m’avez été d’une grande aide… »

Nagesh regarda les convives, les débauches commençaient, le vin devait leur monter à la tête, et bientôt, les manière allaient s’en aller. Elle préférait ne pas rester en effet, d’autant plus si c’était avec la belle garde.

« Je serais ravie de vous accompagner…. Oui… vous devez avoir accès à de nombreux lieux que je ne saurais imaginer… voudriez-vous bien m’en montrer un ? Une rumeur circule sur une Comtesse qui serait revenue en ville… vous la connaissez ? Peut-être pourrions-nous aller nous promener sur son domaine ? »

Nagesh lui sourit légèrement, se reculant finalement d’un pats, il serait dommage que trop de rumeur circule déjà à son sujet à sa première soirée, même si l’attitude que les deux jeunes femmes ont eu risquait de laisser planer le doute.

« Je penses que vous devez aller saluer quelques personnes ? Ou chercher vos affaires ? Je propose donc que l’on se retrouve à la sortie du bâtiment d’ici quelques minutes ? Je ne voudrais pas vous gêner dans vos intrigues…. »

A vrais dire… c’était elle qui avait peur d’être gênée. Aller visiter son propre domaine serait amusant… il était fait selon ses désirs, mais il vaudrait mieux que personne ne la reconnaisse, pas tout de suite du moins. Il vaudrait mieux également que personne ne les empêche d’entrer… en somme, il lui fallait donner des ordres pour que tout soit fait selon leurs envies.

Lucy était intriguée et légèrement inquiète par l’invitation de la courtisane. Elle n’avait pas pensé à quitter le domaine de lady Diana, quand elle avait proposé à Nagesh de sortir prendre l’air. Elle pensait à se balader dans les jardins du domaine, ou bien aller trouver une des nombreuses chambres inoccupées mises à disposition des convives, quelque chose comme ça...
Et voilà qu’elle acceptait, sans réfléchir, de suivre Nagesh qu’elle connaissait tout juste vers une destination mystérieuse ! La proposition de sa cavalière l’avait prise au dépourvu, et de peur de la perdre, elle avait accepté sans discuter, sans se rendre compte qu’elle perdait la main et se laissait manipuler par Nagesh.

-Je... euh... oui, je vais saluer lady Diana et je vous rejoins.

Et elle s’était détournée, peut-être un peu brusquement, pour partir chercher l’hôtesse de la soirée. Pour tout dire, elle n’était pas au courant de cette comtesse revenue en ville, l’événement était sans doute trop récent encore, et comme elle passait au final plus de temps avec ses soldates qu’à la cour, elle n’était pas la première au courant de ce genre de nouvelles.
D’ailleurs, Lucy craignait que Nagesh ne s’inspire de ce qu’elle lui avait raconté de sa vie à la caserne, qu’il lui arrivait parfois – c’était un euphémisme, la garde royale n’avait pas osé être totalement honnête – de s’offrir à ses subordonnées comme récompenses, après un exercice particulièrement réussi ou en entraînement exceptionnellement long. Que certaines nuits elles faisaient l’amour toutes ensembles, et même que ses lieutenantes profitaient régulièrement de son corps, presque comme un supplément en nature dû à leur rang ; ça maintenant l’unité du groupe, avait ajouté Lucy pour se justifier.
Elle n’avait pas d’arme, et pas la tenue adéquate pour se défendre, si jamais ses mots avaient donné des idées à sa cavalière. Mais elle ne pouvait plus reculer maintenant, et puis, elle désirait trop la jeune femme maintenant, tellement qu’elle en avait l’intérieur des cuisses moites.
Quand elle s’excusa auprès de Diana de s’éclipser si tôt, elle en profita pour demander à la baronne ce qu’elle savait de cette comtesse revenue en ville, et si elle n’apprit pas son nom (Diana craignait visiblement plus l’ire de la comtesse que celle de la garde, et elle inventa un patronyme dans l’instant), elle découvrit au moins où Nagesh voulait qu’elle l’emmène.
Elle rejoignit alors sa cavalière dont la silhouette se dessinait dans l’embrasure de la large porte de la demeure. Lucy la dévorait du regard tout en avançant, il lui suffit de glisser son regard sur les fesses de la belle pour oublier la prudence qui la faisait s’inquiéter. Tout ce qu’elle voulait, en ce moment, c’était Nagesh Desh’Nalarn.

-Je suis là, fit-elle au cas où la jeune femme ne l’aurait pas vue. Nous pouvons y aller !

Elle lui fit un grand sourire tout en prenant de nouveau sa main. Elle aimait sentir la peau de la jeune femme contre la sienne, même si ce n’était qu’au travers d’un geste innocent comme celui-ci. Elle descendit les quelques marches de l’entrée, et s’arrêta en bas quand elle entendit un bruit de roue sur les dalles du chemin qui entourait la demeure.

-Voulez-vous que nous prenions mon carrosse ? proposa-t-elle à Nagesh tandis que celui-ci approchait au pas, conduit par une jeune femme blonde en livrée impeccable. La demeure que je vais vous faire découvrir n’est pas à côté, ce sera plus reposant pour nous.

Dans la ville qui avait éclos autour du château de Jade de Versailles, les quartiers étaient répartis en fonction du rang social, et si les baronnes habitaient les beaux quartiers, les comtesses ne se mélangeaient tout de même pas à elles et habitaient des demeures encore plus belles et luxueuses.
La carrosse qu'elle avait fait appeler en quittant la salle de bal, blasonné aux couleurs de Lucy, une rose (naturellement), rouge sur fond bleu, s’arrêta devant les deux jeunes femmes.

-Après vous, fit-elle en ouvrant la portière du carrosse et invitant Nagesh à monter.

Elle se demandait comment elles allaient bien pouvoir s’introduire dans la demeure d’une comtesse sans être invitées, mais se dit qu’elle aviserait sur le moment. Après tout, elle était garde royale, elle pourrait toujours user de son influence pour impressionner les servantes !

Nagesh profita que la jeune femme s’en allait pour l’observer de haut en bas. Elle était vraiment charmante dans son ensemble, et au moins, elle ne pourrait pas s’enfuir. C’était toujours mieux, au cas où. Elle s’en alla ensuite vers la sortie, cherchant l’une de ses femmes de mains. Elle lui explica ainsi rapidement la situation.

- Je suis actuellement avec une jeune, belle et naïve garde que j’aimerais prendre à mon service. Pour le moment elle croit que je ne suis qu’une stupide courtisane qu’elle peut mener comme bon lui semble. J’aimerais que cela reste ainsi un temps.

La jeune femme semblait ne pas comprendre, mais qu’importe, elle était payée pour obéir, et rien de plus ne lui était demandé. Les motivation de Nagesh ne lui étaient pas connue, et de toute façon ne la regardait pas.

- Nous allons nous rendre sur mon domaine, arrange toi pour que personne ne nous empêche d’entrer, et que personne ne me reconnaisse. Si tel devait être le cas, vous serez toutes deux fouettées. Tu feras également allumer l’eau des bains, j’aimerais pouvoir m’y rendre avec la garde. Sur la table de la terrasse, tu feras préparé un petit banquet, modeste, comme si j’organisais une petite réception. Je veux que ce soit prêt dans l’heur.

Si la femme ne saisissait pas l’entier des volonté de Nagesh, elle savait qu’elle devait obéir, et se rappeler de tout. Elle l’avait vue une fois s’énerver sur une incompétente, celle-ci a alors appris très vite, et son dos ne s’en est jamais remis.

- Avant de partir tu en profitera pour saluer Lady Diana et de lui transmettre que son aide sera récompensée. Je ne crois pas avoir le temps moi-même.

Nagesh la regardait réfléchir. C’était assez amusant de voir ses subordonnée ne pas trop savoir que faire en premier. Mais elle était intelligente, elle allait sans aucun doute trouver une réponse.

- Ah, et j’oubliais…. Surprend moi dans les préparatifs. Tu connais mes goûts après tout. Et….

Nagesh attendit un instant, peut-être ne serait-ce pas une bonne idée ? Bien que…

- Et trouve une prostituée que tu déguisera comme une lieutenant de la garde. Tu l’enverras vers nous à un moment de la soirée. Tu lui donneras ainsi son rôle. Nouvelle promue, et après avoir discuté avec d’autres lieutenant, elle vient chercher son dus auprès de la capitaine de la garde, Lady de Rose. Qu’elle lui arrache ses vêtement, qu’elle tente de l’embrasser, je n’ai cure de ce qu’elle fera, mais qu’elle la mette dans l’embarras. De plus, tiens-toi à disposition. Quand je t’appellerai tu viendra me reconnaitre. Mais ce sera sans doute en fin de soirée.

Nagesh congédia alors la demoiselle, juste à temps il faut croire, car en se retournant elle vit Lucy s’approcher d’elle. Elle repris alors son aire penaud, souriant légèrement, d’impatience il est vrais, en la voyant approcher, savourant chacun de ses déhanché. Elle était vraiment magnifique… pour un peu elle se laisserait attendrir… pour un peu…

- je suis ravie de vous revoir, j’espère qu’elle ne vous en a pas trop voulu par ma faute… de partir ainsi, si tôt... pour ma part, je ne penses pas adéquat de la déranger à nouveau… ce serait… mal venu je crois… non ?

Elle sentit la main de la belle dans la sienne… et son cœur dans sa poitrine. Elle avait quelque chose cette garde… son regard sans doute. Nagesh sentait la chaleur monter dans son ventre, et son souffle s’accélérer lentement. Elle la suivit, sans rien dire.

- Oh… volontiers… je serais ravie de monter dans un carrosse… je n’ai pas encore les moyens d’avoir le miens… mais bientôt vous savez…. Et votre cochère est magnifique elle aussi… ce serait un véritable honneur.

A vrais dire elle savait que le carrosse à ses couleurs était parqué non loin, et que les chevaux devaient servir à sa femme de main pour aller le plus rapidement possible à son domicile. De fait autant s’en aller au plus vite, avant que quelqu’un ne fasse l’erreur de la reconnaitre. Peut-être aurait-elle du aller voir la Comtesse… mais après tout, elle ne lui devait rien.

- Merci beaucoup Lady de Rose… c’est un grand honneur pour moi de monter dans votre carrosse…

Elle entra donc lentement dans le carrosse, avec une impatience non feinte, elle voulait absolument voir comment la belle allait pouvoir monter les marches dans son ensemble…. Sans le déchirer. L’exercice allait être amusant en tout cas. Histoire de lui faciliter la tâche, Nagesh s’arrangea pour que le montant de la porte tire un peu sur son habit, dévoilant un bout de son seins droit.

Le carrosse avança un moment dans les rues, visiblement la cochère n’était pas certaine de son itinéraire, tant mieux, cela permettrait que tout soit fait comme il se doit. Après quelques temps, elle commença à reconnaitre la rue et elle vit les longues tour de son manoir se dessiner. On arrivait à la maison, le piège se refermait. Rapidement, le carrosse s’arrêta. Sans doute le portail de la propriété, des gardes n’allaient pas tarder à arriver.

- Halte, on entre pas sans invitation, il s’agit d’une propriété privée

- Je suis au service de Lady de Rose, Garde Royale, et si elle m’a dit de me présenter ici c’est sans doute qu’elle en avait l’autorisation. Elle se trouve à l’arrière, vous pouvez aller voir si vous le désirez.

Les pats sur le sol, la garde s’approchait de la porte, bientôt elle risquait d’être découverte. La garde royale regardait la porte, celle-ci s’ouvrit, la garde la vit et devint blanche d’inquiétude, Nagesh la regardait, elle aussi, les yeux froncé.

- C’est… vous…. On ne m’avait rien dit… je vais vous ouvrir de suite… excusez-moi de vous avoir fait attendre.

Elle se recula précipitamment, des ordres sont alors entendu du carrosse pour que la porte soit ouverte et plus vite que ça. Peu après, le carrosse repris son chemin. Les incapable…. Même pas fichu d’avertir le portique d’entrée qu’il fallait les laisser passer… heureusement qu’une des larbin était sur le chemin, sans doute avec le rôle d’informer le portail…

- Oh… vous êtes vraiment quelqu’un de connue en fait ? Quelle chance j’ai d’être avec vous… au moins je me sens en sécurité.

Elle lui sourit, et le sourire non plus, n’était pas feint. Cette jeune femme avait, malgré tout, quelque chose. Le carrosse avança encore un peu, puis s’arrêta.

- Comme vous me l’avez demandé, je vous laisse dans la propriété, mais pas trop proche du manoir, pas qu’elle puisse vous voir.

La jeune femme vint ensuite leur ouvrir la porte, Nagesh sourit en la regardant sortir, elle qui était plus proche de la porte, et se débrouiller une fois encore pour descendre les marches. Plus simple dans ce sens il faut dire. Une fois sortie elle aussi, sa main glissa dans celle de la jolie garde royale, l’attirant sur un petit chemin, chemin qui menait aux bains extérieur, et qui était un peu caché du manoir, mais cela, la garde ne le savait pas, et heureusement pour elle. Nagesh souriait, son pouce caressant tendrement la main de la belle.

Lucy ne put s’empêcher de voir ce petit bout du corps de sa cavalière qu’elle n’était pas censée voir, quand celle-ci monta dans le carrosse, et cela ne fit qu’ajouter à son trouble, ce sein rond et ferme, ce téton qu’elle mourrait d’envie d de goûter, de dévorer même... Elle eut du mal à écarter son regard de la poitrine de Nagesh, et faillit perdre l’équilibre en montant à son tour dans le carrosse. Elle dut finalement remonter sa robe au-dessus des genoux le temps de l’ascension du petit marche-pied, dévoilant la résille de ses bas au passage, avant de réarranger sa mise.
Lucy s’assit à côté de la courtisane tandis que le carrosse les emmenait à travers la ville. Elle continua de lui parler des nobles, des comtesses et des baronnes, pendant le trajet, sans faire attention au chemin qu’elles empruntaient. Elle rajoutait des anecdotes sur les femmes qu’elles avaient vu au bal, lui en présentait d’autre qu’elles n’avaient pas vu ce soir, en lui les décrivant.
Les deux femmes étaient assises l’une contre l’autre, leurs corps se touchaient, et tout en parlant, Lucy passait la main sur la cuisse de la courtisane, distraitement comme sans y penser, elle se sentait bien avec la jeune femme aux cheveux pourpres et prenait un plaisir grandissant à ces discrets attouchements.
Le carrosse s’arrêta finalement, Lucy entendit des voix qui provenaient de l’extérieur, elle se sentit légèrement angoissée, car c’était sans doute les gardes personnels de la femme chez qui elles tentaient de s’introduire qui venaient les arrêter, et elle allait devoir improviser un mensonge auquel elle n’avait pas eu le temps de réfléchir si elle voulait qu’elles passent.
Cela paraissait un bien grand risque pour simplement satisfaire sa cavalière.
Mais elle la voulait, et elle avait envie de lui faire plaisir. Dans les jardins de la comtesse, elle prendrait son dû...
Quand la porte s’ouvrit sur une soldate qui ne portait pas la livrée des gardes royales, elle ouvrit la bouche pour improviser un discours, une raison d’état quelconque, mais la garde ne lui en laissa pas le loisir.

-C’est… vous…. bafouilla-t-elle. On ne m’avait rien dit… je vais vous ouvrir de suite… excusez-moi de vous avoir fait attendre.

Lucy haussa un sourcil interrogateur, mais bien vite la femme disparut, elle semblait réellement terrorisée.

-Oh… vous êtes vraiment quelqu’un de connue en fait ? Quelle chance j’ai d’être avec vous… au moins je me sens en sécurité.
-Hé bien, pour tout vous dire, fit Lucy toujours perturbée par la scène qui venait de se dérouler, je ne m’attendais pas à lui faire autant d’effet.

Elle n’était pas habituée à faire peur aux gens. Il faut dire que son physique autant que son attitude ne l’y aidaient, et c’était tant mieux, Lucy n’avait aucune envie d’effrayer qui que ce soit , la plupart du temps. Elle savait que son autorité pouvait impressionner, quand elle en jouait, ce qui lui arrivait parfois, mais pas à ce point... non ?
Oh et puis....

-Mais on ne va pas s’en plaindre, n’est-ce pas ? dit-elle à sa compagne en lui faisant un clin d’œil.

Après tout, elles avaient ce qu’elles voulaient ! Le carrosse se remit en mouvement quelques instants, le temps d’emmener les deux jeunes femmes un peu plus loin dans le vaste parc de la mystérieuse comtesse. La cochère vint leur ouvrir la porte, leur annonçant qu’elles étaient arrivées.
Lucy la remercia, remonta une nouvelle fois sa robe décidément trop serrée pour ce genre d’excursion, et entreprit de descendre les quelques degrés du marche-pied, entreprise rendue encore plus compliquée par les hauts talons qu’elle portait.
*Ça vaut bien la peine d’affiner ma silhouette et de faire ressortir mes fesses si je m’étale dans la terre devant la fille que j’essaie de séduire.*
Elle se retourna ensuite pour tendre la main à Nagesh et l’aider à descendre, bien que celle-ci n’en ait absolument pas besoin, et les deux femmes partirent main dans la main explorer ce domaine qui n’était pas le leur... enfin, c’est tout du moins ce que pensait Lucy.
Troublée par les caresses de sa compagne au creux de sa main, l’esprit embrumée par la chaleur qui embrasait son ventre et la faisait mouiller, elle se laissait emmener sans plus tenter de prendre les devants, oubliant complètement que c’était elle, pensait-elle, qui avait prévu de manipuler la jeune femme, au départ.
Légèrement derrière Nagesh qui la guidait avec allant le long des allées du vaste jardin, elle perdait son regard dans las silhouette de sa cavalière, et son derrière qui se dévoilait au gré de ses pas, quand sa longue chevelure violette ne le cachait plus.

-Où allons-nous ? demanda-t-elle finalement à Nagesh. Vous cherchez quelque chose en particulier ?

Elle suivit malgré tout assez docilement Nagesh, jusqu'à ce que finalement les deux femmes débouchent au détour d'un petit chemin sur une grappe de petits bassins ronds remplis d'eau ; certains étaient recouverts d'une brume de vapeur d'eau qui indiquait clairement que l'eau ne venait pas simplement d'une source ou de canalisations, mais était chauffée.

-On dirait des bains, fit remarquer Lucy fort à propos. Quelle chance ! Vous vous baignerez avec moi, lady Nagesh ? demanda-t-elle à sa compagne avec un grand sourire.

Le hasard faisait drôlement bien les choses, c'était une occasion inespérée de voir la jeune femme nue, et Lucy comptait bien ne pas la laisser passer. Le manoir était invisible de là où elles étaient, caché par les arbres du parc, et Lucy ne se souciait plus de rencontrer la propriétaire légitime des lieux, il était tard et tout était silencieux, et en plus, la réaction de la garde à l'entrée l'avait plutôt mise en confiance.

-Elle a l'air chaude, en plus !

Tout en parlant Lucy lâcha la main de Nagesh et se mit à quatre pattes près du bassin le plus proche, et trempa sa main dans l'eau limpide. Comme prévu elle était à une température idéale, et elle sentit immédiatement de la sueur et de la vapeur condensée perler sur son visage.

Nagesh se délectât de la vue que lui offrait la jeune garde royale, lui dévoilant le début de ses jambes, elle rêvait d’en voir plus, mais une chose à la fois. Pour le moment, celle-ci en avait vu d’avantage… Nagesh sentait son ventre devenir chaud, son intimité coller. Elle la voulait.

Elle passa le trajet à observer sa jolie proie qui avançait, inexorablement, dans son piège, tête baissée, certaine de gagner. Elle l’écoutait raconter ce qu’elle savait des différentes nobles. Rien n’avait changer finalement, les ragot, les commérages, certain fondé, d’autre non. Finalement, seule ce petit bout de femme accaparait ses pensées. Elle l’entendait parler, mais finalement ne l’écoutait plus vraiment, hochant la tête de temps en temps pour lui faire croire qu’elle suivait, en profitant pour parcourir ses formes, mise en valeur par la tenue trop serrée.

En fait, la partie la plus mémorable était sans doute le passage du garde, de voir l’expression de la jeune garde, qui commençait à craindre d’être refoulée, tellement surprise de l’accueil. Sa fierté venait d’être rehaussée, et elle le montrait. Nagesh ne put réprimer un gloussement.

« C’est vraiment une grande chance pour moi d’être auprès d’une femme aussi puissante que vous… même les comtesse doivent vous craindre. Au moins, à vos côté je me sens en sécurité. »

Se justifia-elle, même si elle craignait que cela sonne un peu faux. La fin de la comédie n’allait plus trop tarder, et il lui tardait presque de lui dire la vérité, de la voir s’écraser du haut du podium sur le quelle elle essayait de grimper. Nagesh lui sourit, et ce sourit n’était pas feint. Mais si ce sourire pouvait donner confiance, il avait un aire d’autre chose, un air un peu… mal saint.

« Non… on ne va pas s’en plaindre, au contraire. Vous pensez que vous pourriez également entrer dans le manoir de la même manière ? »

La calèche s’arrêta, et elle la vis descendre. Elle dut se retenir de la pousser, de la voir s’étaler dans l’allée, les fesses en l’air. Sans doute déchirerait-elle sa robe se faisant ? Et qu’elle pourrait alors dévorer du regard, encore plus, le corps de la jeune femme. Mais non, le jeu continuait, et elle se contenta d’observer à travers le laçage, le dos, puis les fesses de la belle.

« Non… je ne sais pas, je me dis que si nous sommes assez loin du manoir, nous ne devrions pas avoir de problème… enfin nous devrions moins facilement voir de gens, non ? Enfin, à moins que vous ne souhaitiez croiser l’habitante des lieux ? »

D’une certaine façon, Nagesh était presque vexée de la voir ainsi, pénétrer chez elle sans invitation, et presque faire comme chez elle. Pour qui se prenait-elle ? Cela devrait être réglé par la suite… peut être une laisse pour l’empêcher de trop s’éloigner ?

En marchant dans l’allée, Nagesh observa le manoir. Il y avait certes une rangée d’arbre, mais elle se rappelait, quand elle était petite, et qu’elle observait les servantes. Il y avait un certain nombre de trou dans les arbres, qui permettait d’observer un peu. Sou couvert de s’arrêter parce qu’elle avait entendu un bruit, Nagesh s’arrêtait, observer les préparatifs. Elle vit donc le buffet être servit, un peu à l’écart du manoir, derrière une rangée de roseau qui surplombait les bassins. Elle vit également sa bras droite grimer une servante en garde royale, s’assurant que la jupe soit un peu trop courte, et que les boutons de sa chemise ne soient pas tous attaché. Elle s’en léchait les lèvres d’avance. L’expérience allait être à croquer. Elle avança encore un peu dans les fourrés, s’approchant des bains. Des serviettes avaient été oubliées, ainsi qu’une tenue de cuir, mois sage que celle que la jolie garde portait. Il n’allait plus que falloir trouver un moyen de la faire se changer…

« Oh… oui, très volontiers »

Elle lui sourit, et la non plus il n’était pas feint. Elle avait trop hâte de voir la jeune femme retirer sa robe, de passer ses mains sur son corps… ses idées embrumait sa tête, la firent rêvasser.

« Oui… elles proviennent d’une source chaude. Il n’y a même pas besoin de les chauffer »

A force de rêvasser, elle n’avait pas réfléchit en parlant. Comment une simple courtisane comme elle pouvait elle savoir ce qu’il se passait dans la propriété d’une noble ? Elle se maudit intérieurement, espérant que la jeune femme n’allait rien remarquer.

Les démons étaient avec elle. Elle se penchait au bord du bassin, trempait sa main dans l’eau, ne faisait plus attention à elle. Nagesh s’approcha donc d’elle, tranquillement, et presque sans faire attention, elle la poussa dans l’eau, encore toute habillée. Au moins, elle serait forcée de se changer.

« Oh… pardon… que je suis maladroite… je voulais juste m’approcher pour… euh… vous aider à retirer votre robe…. Je vous en supplie, pardonnez-moi… »

Nagesh se fondit en excuse, plus invraisemblables les unes que les autres. Comment pouvait-elle seulement imaginer qu’elle pouvait ne pas l’avoir fait exprès ? Il fallait trouver un subterfuge pour ne pas qu’elle se fâche. Elle chercha un instant, puis se rappela le carrosse. Elle entrepris donc de retirer, lentement, sa robe, la laissant glisser doucement le long de ses bras, dévoilant sa poitrine, puis coulant sur son corps, sur ses longues jambes, la dévoilant alors entièrement devant la jeune garde royale. La robe finit dans de l’eau, à ses pieds, provenant de la chute de Lucy. Celle-ci pourra ainsi admirer la jolie poitrine de Nagesh, ainsi que son intimité, déjà luisante sous la lueur de la lune, et intégralement épilée. Elle sourit alors doucement à la jeune garde. Elle ne portait ainsi plus que ss bottines.

« Vous devriez ressortir… retirer votre robe… Je crains qu’elle ne rétrécisse dans l’eau… vous devrez sans doute en changer ? Peut-être prendre cette tenue-ci ? »

Dit-elle en lui indiquant la seconde tenue. Tenue de soumise plus que de grande dame. Nagesh sourit intérieurement, en voyant que l’intérieur était déjà souillé de sa précédente propriétaire. Sans nul doute la jeune femme qui allait prochainement paraitre en tenue de soldate. Sa bras droite connaissait sans nul doute ses gouts. Est-ce que la jolie Lucy allait se laisser faire ? Porter cette petite tenue qui ne cachait pas sa poitrine, et qui portait le plaisir d’une autre ? Rien n’était moins certain… Dans tous les cas, cela lui apprendra à se croire chez elle.

Nagesh savait que le bruit de la chute de la belle dans l’eau ne pouvait en aucun cas être passé inaperçu des serveuse préparant le buffet, pas plus que leurs discutions si elles parlaient à voix haute. Pour preuve, on entendait, dans les bains, quelques choques de couvert, assiette, et autres plats de met qui étaient préparés.

Penchée au bord du bain recouvert d’un nuage de vapeur, la main trempée dans l’eau chaude, Lucy eut pendant une seconde le sentiment fugace et dérangeant de passer à côté de quelque chose d’important. Il y avait un petit rien qui aurait dû la faire réagir, elle en était sûre, mais...
Soudain elle sentit une pression inattendue sur ses fesses, et elle se retrouva à basculer tête la première dans le bassin d’eau chaude. Elle se débattit quelques instants, incapables de nager dans sa robe trop étroite, avant de simplement penser à poser les pieds au sol peu profond et ressortir la tête de l’eau. Elle regarda Nagesh avec une expression de surprise qui devait être assez comique.

-Oh… pardon… que je suis maladroite… je voulais juste m’approcher pour… euh… vous aider à retirer votre robe…. Je vous en supplie, pardonnez-moi…

Incrédule, Lucy écouta la courtisane se confondre en excuses qu’elle ne croyait pas une seconde, tout en se déshabillant. Elle décida cependant de prendre toute la scène à la légère, et même de se venger, une fois que sa belle cavalière eut fini de s’effeuiller, restant debout sur le bord du bassin, seulement vêtue de ses chaussures.
Lucy dévorait maintenant la jeune femme des yeux sans même chercher à le cacher, le regard glissant sur sa silhouette parfaite, de ses cuisses et son sexe jusqu’à sa poitrine arrogante.

-Vous devriez ressortir… retirer votre robe… continua la jeune courtisane. Je crains qu’elle ne rétrécisse dans l’eau… vous devrez sans doute en changer ? Peut-être prendre cette tenue-ci ?
-Vous avez raison, lady Nagesh, ces habits ne sont pas faits pour de tels traitements, je pense que cette jolie robe est bonne à jeter ! Mais ne vous en faites pas...

Et là sans crier gare, la capitaine de la garde attrapa le bras nu de Nagesh et la tira avec elle dans l’eau. Quand la courtisane ressortit la tête de l’eau, Lucy riait aux éclats.

-... je ne vous en veux pas ! termina-t-elle entre deux éclats de rire.

Elle posa une main à plat bas sur le ventre de Nagesh, juste au-dessus de son mont de Vénus, et se rapprocha d’elle jusqu’à être quasiment collée à son corps, comme quand elles dansaient. Lucy laissa glisser sa main baladeuse, faisant mine de se diriger vers l’intimité de Nagesh avant de la contourner et de descendre le long de sa cuisse.

-Vous êtes beaucoup trop belle, pour que je vous en veuille, lui dit-elle tout en la caressant.

Elle déposa un rapide baiser sur les lèvres de sa compagne, avant de s’éloigner et de se hisser, tant bien que mal, sur le rebord du bassin. Comme l’avait prédit Nagesh, l’eau de la source chaude menaçait de faire rétrécir sa robe ; elle se sentait déjà plus à l’étroit dedans. Quand on considère qu’elle était déjà trop serrée au départ pour mettre ses formes en valeur, mieux valait éviter de la garder...

-Pouvez-vous m’aider à l’enlever ? demanda-t-elle à Nagesh en lui présentant son dos, et le laçage qui retenait la robe fermée.

Il fallut plusieurs minutes à la jeune femme pour finalement se départir de ses habits. Elle posa ses affaires sur un banc à côté de la tenue que lui avait indiquée Nagesh – robe, bas résille et porte-jarretelles, string, et escarpins – et pour la première fois jeta un coup d’œil à cette dernière.

-Oh... je dois porter ça... murmura-t-elle.

Elle jeta un regard à sa robe, plus très sûre de vouloir enfiler cette tenue oubliée ici, mais en se souvenant du temps que ça lui avait pris pour enlever ses habits, et en imaginant ce que ça deviendrait s’ils rétrécissaient encore, elle se décida.

-Ce sera toujours mieux que rien, fit-elle pour se convaincre elle-même.

La tenue, pour le moins indécente, était composée d’un corset en cuir rouge, d’un collier noir, et de beaucoup de sangles. Elle commença par enfiler le corset, puis passa le collier au tour de son cou, et relia la sangle qui partait du collier à celle fixée au corset et qui passait entre ses seins. Le corset ne couvrait pas ses seins, il se contentait de les rehausser, et elle serra sans y penser et la sangle et le collier, pour qu’ils s’ajustent à la perfection et relèvent sa poitrine un peu plus.
Malgré le rouge qui envahissait de plus en plus ses joues tandis qu’elle s’habillait, Lucy n’essaya pas de se cacher de Nagesh. Elle fit taire la petite voix dans sa tête qui lui soufflait qu’elle ressemblait à une traînée, une esclave, et fixa la sangle qui passait entre ses jambes au devant du corset. C’était une fine bande de cuir qui était accrochée à l’arrière du corset, là où il s’arrêtait à la naissance de ses fesses, courrait par-dessus son intimité et se séparait finalement en deux lanières plus fines qui se fixaient à des anneaux sur le devant du corset. Encore une fois sans y penser, elle serra au maximum cette sangle qui seule cachait son intimité, serrant les yeux et les mâchoires quand elle sentit le cuir glisser contre son clitoris.

-Ces habits que vous avez trouvés sont exceptionnellement osés, fit-elle à sa compagne en essayant d’adopter un ton dégagé, malgré sa gêne et son excitation. Je ne connais pas la comtesse qui vit aussi, mais elle doit être terriblement dépravée !

Tout en parlant elle enfila les cuissardes qui attendaient par terre, et les laça. Elles gainaient les jambes de la jeune femme, et les talons vertigineux la faisaient quasiment marcher sur la pointe des pieds, accentuant le galbe de ses fesses entre lesquelles passait la lanière de cuir qui lui tenait lieu de cache-sexe. Toute cette tenue semblait faite pour la mettre en valeur comme un simple objet, et elle était rouge de honte, mais elle n’avait pas le choix... non ?

-Pouvez-vous m’aider à lacer le corset, s’il-vous-plaît ? demanda-t-elle à Nagesh d’une petite voix.

En plus de la honte qu’elle ressentait, elle avait l’impression d’être belle et séduisante, et ce sentiment lui procurait une joie qui, compte tenu de la situation dans laquelle elle était, la perturbait grandement. Le nœud était dans le dos, entre les omoplates de la jeune femme, hors de son atteinte, et une fois de plus elle se tourna pour laisser sa cavalière l’aider.